Dans les régions alluviales plates et basses, voisines des rivages, dans les îles de Java et Madura, les indigènes ont creusé et organisé un système très dense d'étangs dans lesquels la mer pénètre par des canaux, à marée haute, et peut être retenue par des vannes. Ces étangs qui sont destinés surtout à l'élevage de Poissons et de Crustacés, portent le nom local de tambak. Ils jouent un rôle assez considérable dans l'économie des deux îles où ils occupent plus de 800 km2 et 250.000 personnes, environ, vivent de leur exploitation. La principale production en est un poisson marin, Chanos chanos (Forsk.) ressemblant au Hareng (localement: bandeng). Ce poisson qui grandit rapidement dans les étangs en question, ne s'y multiplie pas et y est introduit à l'état d'alevins capturés au bord de la mer. Mais le Chanos, et accessoirement quelques autres poissons, ne constitue pas la seule production des systèmes de tambak : la mer, en pénétrant dans les étangs, entraîne ou permet la pénétration de divers Crustacés qui habitent normalement les lagunes côtières ou qui viennent là se reproduire. Ce sont surtout des Mysidacés et des Pénéides appartenant aux genres Penaeopsis et Penaeus. Les conditions écologiques sont bien différentes entre les étangs les plus proches de la mer et ceux qui en sont très éloignés et dont les eaux ont une teneur en sels extrêmement faible. Certains étangs, même, ne permettent que la capture ou l'élevage des Crustacés. Les Crustacés de petite taille qui ont été apportés par le courant de marée sont capturés dans le courant de reflux, en quantités considérables, à l'aide de filets fins. Le produit de cette pêche constitue ce que les indigènes appel-