Depuis quelques décennies, les mammalogistes en général et les chiroptérologues en particulier ont découvert que l’étude du baculum (= os pénien) pouvait constituer un caractère systématique, au niveau de la famille, du genre et de l’espèce, et apporter une contribution non négligeable à la connaissance des relations intergénériques et interspécifiques. Il suffira de citer, pour la faune paléarctique, les deux espèces de Plecotus qui, par l’étude de leur os pénien, peuvent être identifiés presque à coup sûr, alors que la morphologie générale est très semblable et qu’il était très difficile de les distinguer par les caractères classiques habituels: mensuration (et indices), morphologie générale, du crâne, de la dentition, coloration, etc. Il en va de même pour les Myotis myotis et Myotis blythi (oxygnathus). En ce qui concerne les Molossidés, la seule espèce europeenne, Tadarida teniotis, n’avait pas fait l’objet de recherches très poussées. Il faut dire que Kuzjakin (1950: 418) avait découragé les curieux en affirmant “os penien non présent”. Plus récemment, Lanza (1959: 11-12) écrit qu’il n’a pas encore de données suffisantes pour cette espèce, mais que le molosse de Cestoni “est pourvu d’un miniscule os pénien, de moins de 1 mm, situé à la pointe du pénis et, semble-t-il, de forme assez variable”.