Les Tinamous forment une tribu d’oiseaux parfaitement isolée et circonscrite, et bornée à la partie de l’Amérique comprise entre le Mexico méridional et la Patagonie. Ils se rattachent, toutefois, naturellement à l’ordre des Gallinae, tout en offrant certaines affinités avec l’ordre des Autruches. Illiger a, le premier, fixé l’attention sur une de ces affinités. Il dit dans son „Prodromus, p. 245”, du Tinamus major: „rostri mira conformitas cum rostro Rheae est.” — Wagler a été beaucoup plus loin. Il avait reconnu toutes les relations qui existent entre le squelette des Tinamous et celui des Autruches, et va même jusqu’à réunir ces oiseaux dans le même ordre; mais son travail, dont la publication a probablement été arrêtée par la mort prématurée et désastreuse de ce naturaliste ingénieux, ne nous est connu que par une courte notice qu’en a donné le savant Oken, et qui a été empruntée du manuscrit que lui avait communiqué Wagler: voir Oken, Isis, 1832, p. 51. — Depuis, Parker a publié la figure du squelette du Tinamus robustus et exposé les relations qu’il montre avec celui des Gallinae, et Struthiones: voir son mémoire intitulé: „On the Osteology of Gallinaceous birds and Tinamus,” dans les Transactions of the Zool. Soc. London, vol 5, 1866, p. 149, pls. 39 et 40. On doit encore un travail sur la myologie des Tinamous à M. Alix: voir le Journal de Zoologie par M. Paul Gervais, tome 3, 1874, pp. 167 et 252; puis tome 5., 1876, p. 411. Ajoutons que la théorie de feu Wagler, a été, de nos jours, de rechef élaborée par le savant anatomiste Huxley dans sa classification des oiseaux. La taille des Tinamous varie depuis celle d’une forte poule jusqu’à celle de la caille. Au premier aspect, ces oiseaux offrent plus de ressemblance aux perdrix ou aux cailles qu’aux autres Gallinae, aussi sont-ils généralement compris sous ces noms par les Européens, habitans de l’Amérique. Ils en diffèrent, toutefois, sous beaucoup de rapports dans l’ensemble des modifications apportées dans leur organisation et leurs habitudes.