La tourbière au Sud de Veenendaal, dans la Vallée Gueldroise, ayant environ la forme d’une haltère, a son origine dans une nappe d’eau eutrophe, déja présente lors de la première phase du tardiglaciaire. Dans les commencements s’y forma un sédiment (sable humeux), qui se composait, outre de restes végétaux, de sable apporté par le vent. Il est impossible qu’un bras du Rhin ait coulé là en ces temps. La tourbe se compose de matières successivement eutrophes et mésotrophes. Une grande partie du profil (depuis le début de l’Atlanticum), est composée de tourbe de marais boisé (Broekveen). Dans les sondages les plus méridionaux on trouve de l’argile dans les couches supérieures (provenant probablement d’inondations venant du côté du Rhin). A mesure qu’on s’approche du Sud, l’argile occupe une place de plus en plus importante dans le profil. Il n’est trace de matières oligotrophes (tourbe de Sphagnum), ni même dans le sondage VK (Veenkampen), où cependant la carte géologique mentionne une couche d’argile recouvrant la haute tourbière. La tourbe oligotrophe a sans doute été complètement enlevée par une extraction commencée dès le moyen-âge. Il apert que l’histoire des forêts que l’on peut constater dans la tourbe, depuis la première phase du tardiglaciaire jusqu’à la fin de l’Atlanticum (première apparition de Fagus), est conforme aux résultats acquis pour des tourbières environnantes de cette même époque, par d’autres investigateurs. Seulement un maximum prononcé de Corylus manque dans notre tourbière. Les couches supérieures de la tourbière ne présentent pas de spectres polliniques récents, mais les spectres qu’on y trouve ferment un ensemble harmonieux avec ceux des couches plus profondes. Nous avons constaté que la couche de mousse vivante, dans le Bennekommer Meent offre un spectre pollinique qui représente assez bien la végétation forestière actuelle. Nous avons décrit un sondage dans une petite tourbière isolée a l’Est du Emmikhuizerberg, qui offre entièrement un caractère tardiglaciaire. Au cas où l’examen de GL et de AH III et éventuellement d’autres sondages (encore en projet), nous ouvriraient de nouveaux horizons, nous donnerons en temps et lieu des informations a ce sujet. Nous avons accompli cette étude au Musée et Herbier Botanique d’Utrecht (Directeur M. le Professeur A. A. PULLE). Je tiens a remercier ici M. F. FLORSCHÜTZ pour ses précieux conseils et pour la manière enthousiaste avec laquelle il a bien voulu guider ce travail. En même temps je veux exprimer ma gratitude affectueuse envers Mlle A. M. J. VAN BERESTEYN pour la traduction dont elle s’est chargée.

Mededelingen van het Botanisch Museum en Herbarium van de Rijksuniversiteit te Utrecht

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Goedewaagen, M. A. (1943). Investigations sur des tourbieres Néerlandaises. N. La Tourbière dans la partie méridionale de la Vallée Gueldroise. Mededelingen van het Botanisch Museum en Herbarium van de Rijksuniversiteit te Utrecht, 93(1), 542–558.